La pensée complexe et systémique une ressource pour les transitions écologiques et sociales

Je ne vais pas m’étendre ici sur les données concernant la biodiversité, le climat, la pollution des océans, la fonte des glaces, l’augmentation des inégalités à toutes les échelles territoriales …

Il devient difficile de ne pas avoir conscience de ces éléments même si les interprétations peuvent s’étendre de l’optimisme au pessimiste en passant par l’incrédulité …

Chaque élément pris à part est préoccupant et il est rationnel de se dire qu’il faut commencer par réduire le plus gros risque pour entamer la transition. Vient alors les difficultés : comment être capable de déterminer de quel risque il s’agit. La deuxième difficulté à prendre les risques un par un c’est de ne pas prendre en compte les externalités positives et négatives des actions correctives. Enfin, peut-on réellement définir le risque ? Que met-on dans biodiversité ? Climat ? Inégalités sociales ?

Les ODD : l’interdisciplinarité pour un monde en transition

En 2015, les Objectifs de Développement Durable (ODD) 2030 ont remplacé les Objectifs du Millénaire pour le développement. Pour la 1ère fois, il ne s’agit pas de permettre un développement de pays cumulant un certain nombre de difficultés mais que chaque pays puisse évoluer vers une meilleure prise en compte de leurs impacts basés sur les 3 piliers du développement durable : « croissance économique, inclusion sociale et protection de l’environnement ».

Ces ODD portés par l’ONU sont donc applicables universellement, ne sont pas indépendants les uns des autres et donc doivent être travaillés de manière intégrée et systémique.

Nous ne pouvons donc pas réfléchir en d’autres termes que ceux de la complexité développée par Edgar Morin. Il faut évoluer vers un changement de paradigme, relier l’ensemble des éléments sans chercher à simplifier, être stratège et quand vient le moment de l’action, ne pas avoir peur de se tromper puisque par définition l’action c’est un choix et donc une simplification.

Pour aller plus loin, je vous invite à lire cet article qui synthétise les éléments clés de la pensée complexe : http://theconversation.com/dix-principes-pour-penser-dans-un-monde-complexe-107548

Drawdown, un exemple de solutions complexes et interconnectées

Or si on revient à notre sujet d’interconnexion des risques, comment fait-on pour choisir les actions qui permettront de réduire voire de supprimer ce risque ?

J’émets l’hypothèse que pour répondre à des risques interconnectés, il faut sans doute développer des solutions également interconnectées. Cette hypothèse est portée en partie par Paul Hawken dont les travaux de Drawdown sont frappants de ce point de vue.

Paul Hawken et son équipe se sont basé sur les différentes données existantes sur le réchauffement climatiques et les ont croisées dans l’objectif d’identifier les actions à plus fort impact pour inverser la courbe de CO² (qui est un risque parmi d’autres). Ces travaux ont permis d’identifier 100 actions listées dans l’ordre de leurs impacts, voici les 10 premières :

www.drawdown.org/solutions

En 1ère place on retrouve la réduction de la climatisation (dont on parle assez peu) puis on retrouve les questions alimentaires (réduction du gaspillage alimentaire et végétarisme) et la conservation de la forêt tropicale.

Ce qui est très intéressant c’est que les actions 5 et 6 concernent l’éducation des femmes et le planning familial. C’est une très belle illustration des liens entre le climat et les inégalités sociales.

Il ne s’agit pas de limiter les naissances mais de faire en sorte que les femmes puissent décider et donc promouvoir les meilleures actions que ce soit en agriculture (les femmes étant souvent celles qui portent l’agriculture dans les pays en développement) ou en termes de santé et d’amélioration des relations dans les familles et dans la communauté.

Ayons une vision systémique pour porter les transitions écologiques et sociales

Le projet Drawdown est intéressant même s’il s’inscrit pleinement dans un paradigme économique classique et ne cherche pas à réfléchir à l’évolution de ce paradigme. De même, ce projet ne s’attaque qu’à la question du réchauffement climatique et non à une vision globale de la société de demain à promouvoir.

Néanmoins, c’est une belle illustration du fait qu’on ne peut réfléchir les actions à mettre en œuvre de manière déconnectée mais qu’il faut ouvrir la réflexion sur des champs divers qui a priori ne relèvent pas du risque que l’on veut traiter.

Bien plus que les risques, ce sont les solutions qu’il nous faut interconnecter et questionner de manière systémique et pluridisciplinaire pour avoir l’impact le plus fort, le plus cohérent et le plus bénéfique possible quel que soit le niveau d’intervention (mondial, européen, national, organisationnel ou individuel).

Chez InterstiCiel, nous souhaitons contribuer au futur du monde en accompagnant les organisations dans cette réflexion systémique autour de leurs impacts.

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